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From Pole to Pole: A Vanishing World<br>De Pôle en Pôle: Un Monde qui Disparaît
© Sebastian Copeland

Sebastian Copeland »

From Pole to Pole: A Vanishing World
De Pôle en Pôle: Un Monde qui Disparaît

grande ré́trospective photographique

Exhibition: 15 Sep 2018 – 13 Jan 2019

Les grilles du Jardin du Luxembourg

Rue de Médicis
75006 Paris

+33(0)1-42342000


www.senat.fr

80 large photo panels​ on the gates around the Senate in Paris. ​

THE EXHIBITION
From Pole to Pole: A Vanishing World
by Sebastian Copeland

To the casual observer, an ice sheet may look like a lifeless world of white. With little more than sky and frozen matter, the visual monotony can seem underwhelming. But ice is a powerful entity, alive and dynamic, responding to gravitational forces and minute changes in temperature. Ice can be up to 3 million years old, its mass constantly and unperceptively shifting. When it finally calves to the sea, ice enters the final phase of its transformation, slowly returning to its original state, in liquid form. The Inuit have hundreds of words to describe its texture, while its shape evolves into ever changing and infinite variations.

I have travelled over 8,000 kilometers on foot in its realm, across the Arctic sea, Greenland and Antarctica. And while it may sound surprising, I can honestly say that no two days have looked alike.


Deep in the heart of the ice, it is the subtle changes in cloud cover that provide unique photographic opportunities. The sun’s low angle combined with the striped down color spectrum from the dominance of water—both liquid or frozen—create monochromatic displays of soft cold light and blue shadows. At times, the only visible features are ones left by the wind on the ice, or the clouds in the sky.


Sea ice expands and contracts following the seasonal cycle. Like the great lungs of the Earth, it delivers a cooling influence to the lower latitudes; its impact is felt globally. But that rhythm is losing breath. Ice is the first line of defense to warming trends, and its decline provides incontrovertible evidence of climate change. My time spent in the high latitudes has given me a deeper perspective of the subtle variations taking place at the hands of a warming world. Photography becomes a tool for change when it links the heart to the mind. But if global warming is inextricably tied to time, how can a photo purport to address change from the single instant it records? My work aims to create an emotional ledger of time. It is there to remind us that, distant and exotic though it is, this world is also our home. And the images I bring back tell the story of an environment that looks a lot like us: defiant, fragile and fleeting.


May 2018


A public exhibit visited by 4 million viewers
​over 4 months

De Pôle en Pôle : Un Monde qui Disparaît
de Sebastian Copeland

Pour le simple observateur, la banquise n’est probablement qu’un univers immaculé, dénué de vie. Se limitant à l’étendue du ciel et de la glace, sa monotonie peut paraître écrasante. Mais la glace est une entité puissante, vivante et dynamique, réagissant aux influences de la gravitation comme à de minimes modifications de température. Même âgée de trois millions d’années, sa masse varie constamment et imperceptiblement. Au moment du vêlage, lors de la formation des icebergs, elle entre dans la dernière phase de sa transformation, reprenant sa forme originale, l’état liquide. Les Inuits possèdent des centaines de mots pour décrire sa texture, tandis que son aspect peut présenter d’infinies variations constamment changeantes.

J’ai parcouru à pied 8.000 kilomètres de ce royaume, à travers l’océan Arctique, le Groenland et l’Antarctique. Et bien que cela puisse paraître surprenant, je dois dire que deux journées n’y sont jamais visuellement semblables.

Au plus profond du cœur de la banquise, ce sont les changements subtils de la couverture nuageuse qui procurent d’uniques opportunités au photographe. La faible hauteur du soleil combinée à la réduction du spectre lumineux due à la prédominance de l’eau – liquide et cristallisée – crée un environnement monochromatique de lumière froide et blanche et d’ombres bleutées. Parfois, les seuls détails visibles sont les traces laissées par le vent sur la glace, ou les nuages dans le ciel.

La glace marine se dilate et se contracte suivant le cycle des saisons. Tels de grands poumons terrestres, elle exerce une influence rafraîchissante sur les basses latitudes. Mais ce rythme est en train de s’essouffler. La glace est la première ligne de défense d’un monde qui se réchauffe, et son déclin est l’évidence irréfutable de la modification du climat. La température globale s’est accrue de 1°Cpar rapport à 1880, un réchauffement dix fois plus rapide que durant les 65 millions d’années précédentes. Les raisons sont bien connues. Sans engagements immédiats et globaux,nous atteindrons une hausse de 5°Cou plus d’ici un siècle, menaçant tout organisme terrestre tout en redessinant la carte des océans.
Le temps que j’ai passé dans les hautes latitudes m’a donné une meilleure perception des changements subtils que provoque le réchauffement. La photographie est un véritable outil de mesure quand elle relie le cœur à l’esprit. Mon travail a pour ambition de créer un inventaire émotionnel du passage du temps. Comme un message dans une bouteille jetée à la mer, il est là pour nous rappeler que, tout lointain et exotique qu’il soit, ce monde en voie de disparition est aussi notre demeure. Et les images que je rapporte de la glace qui pleure avant de mourir racontent l’histoire d’un environnement qui nous ressemble: opiniâtre, fragile et éphémère.

Mai 2018