Patrick Zachmann »
Voyages de mémoire
Erinnerungsreisen
Exhibition: 26 May – 20 Aug 2023
Thu 13 Jul
Kunstfoyer
Thierschplatz im Lehel
München
+49 (0)89-2160 2244
«Est-on juif quand on ignore sa religion et sa culture ? » De la fin des années 1970 au début des années 1990, le photographe français Patrick Zachmann (né en 1955) mème une enquête sur les Juifs de France, à la recherche de sa propre identité. De Paris à Marseille, des plus orthodoxes aux plus laïques, des grossistes en textile dans le quartier du Sentier au dernier typographe du quotidien communiste publié en yiddish
Naye Prese
, il saisit les différentes facettes de la judaïcité française alors que, à partir des années 1980, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, se produisent en France des attentats antisémites.
Pressentant ce que l’on nommera bientôt l’« ère du témoin », il assiste au premier rassemblement de survivants de la Shoah à Jérusalem en 1981.
Membre depuis 1985 de la prestigieuse agence Magnum, il fait parallèlement de nombreux reportages hors de France. Son activité le mène ainsi en Afrique du Sud pour la libération de Nelson Mandela ; au Chili sur les traces des anciens camps de prisonniers politiques ; au Rwanda d’où, six ans après le génocide des Tutsis, il rapporte des portraits de survivants. C’est aussi l’année où il fait le voyage à Auschwitz-Birkenau, où furent assassinés ses grands-parents paternels, juifs polonais apatrides, immigrés en France dans l’après Première Guerre mondiale, arrêtés et déportés en 1942. En contrepoint, dans les années 2010, il retourne en Pologne et en Ukraine où il suit de joyeux pèlerinages hassidiques, comme autant de rites « hors du temps ».
Enfin, il fait le « voyage à l’envers » en Algérie et dans l’Est marocain dont est originaire sa mère, sur les vestiges de ce judaïsme d’Afrique du Nord présent depuis des temps immémoriaux et qui n’est plus aujourd’hui au Maghreb qu’un « monde disparu » à l’instar de celui du Yiddishland de sa famille paternelle. Il croise alors les destins des migrants traversant la Méditerranée, qu’il relate dans le film
Mare Mater
.
L’exposition présente quelque deux cents œuvres dont de nombreuses photographies inédites, de la fin des années 1970 aux années 2015, accompagnées de commentaires de l’auteur, et un film,
La Mémoire de mon père
. Elle nous révèle un regard humaniste, nourri par l’expérience juive et habité par les questions universelles de l’exil, de la disparition et de l’oubli.
18 août 1955
: naissance de Patrick Zachmann à Choisy-le-Roi, en région parisienne.
Années 1960
: initiation à la photographie dans le laboratoire amateur de l’école Decroly, à Saint-Mandé, près de Paris.
1976
: suit un stage avec Guy Le Querrec, aux Rencontres photographiques d’Arles.
1977
: intègre l’agence Rush et effectue son premier reportage en Israël.
1979
: voyage dans l’avion qui ramène l’ayatollah Khomeiny de Paris à Téhéran.
Juin 1981
: couvre le premier rassemblement mondial de survivants de la Shoah à Jérusalem.
1982
: premier voyage en Chine ; reportage à Naples sur la police et la mafia.
1984
: reportage dans les quartiers nord de Marseille.
1985
: intègre l’agence Magnum.
1987
: publie Enquête d’identité. Un juif à la recherche de sa mémoire.
1989
: reçoit le prix Nicéphore Niépce ; documente les manifestations de la place Tian’anmen à Pékin.
1990
: couvre la libération de Nelson Mandela en Afrique du Sud.
1992-1994
: exposition « Maliens d’ici et là-bas » et publication éponyme.
1997
: réalise le court métrage La Mémoire de mon père.
1998
: reportage au Chili après l’arrestation d’Augusto Pinochet à Londres.
2000
: voyage au Rwanda.
2000-2002
: réalise le film Allers-retour. Journal d’un photographe au Chili, en Bosnie, au Rwanda, à Auschwitz et en France.
2004
: reportage en Hongrie sur les pas de l’éditeur et écrivain Adam Biro.
2009
: exposition « Ma proche banlieue » au musée national de l’histoire de l’Immigration, à Paris, et publication éponyme.
2011-2013
: tourne le film Mare Mater à Marseille, à Lampedusa, en Tunisie, en Algérie et au Maroc.
2014-2015
: reportage en Pologne et en Hongrie.
2019-2020
: photographie l’incendie de Notre-Dame de Paris puis documente sa restauration.
"Ist man noch Jude, wenn man seine Religion und Kultur nicht kennt?" Ab den späten 1970er-Jahren bis Anfang der 1990er-Jahre führte der französische Fotograf Patrick Zachmann (Jahrgang 1955) Recherchen über das Leben von Juden in Frankreich durch und war selbst auf der Suche nach der eigenen Identität. Von Paris bis Marseille, von streng orthodox bis nichtreligiös, von den Textilgroßhändlern im Pariser Sentier-Viertel bis zum letzten Schriftsetzer der kommunistischen Tageszeitung Naye Prese in jiddischer Sprache, fing er die unterschiedlichen Facetten des französischen Judentums ein, dies vor dem Hintergrund der antisemitischen Anschläge, die nach dem Zweiten Weltkrieg erstmals wieder in den 1980er-Jahren einsetzten.
In Vorahnung dessen, was bald die "Epoche der Augenzeugen" genannt werden würde, nahm er 1981 in Jerusalem an der ersten Zusammenkunft von Shoah-Überlebenden aus aller Welt teil.
1985 wurde Patrick Zachmann in die berühmte Fotoagentur Magnum aufgenommen. Parallel machte er zahlreiche Reportagen außerhalb Frankreichs. So führte ihn seine Tätigkeit nach Südafrika, als Nelson Mandela freigelassen wurde; nach Chile, wo er die ehemaligen Lager für politische Gefangene aufspürte; nach Ruanda, wo er sechs Jahre nach dem Völkermord an den Tutsi Überlebende porträtierte. Im selben Jahr reiste er nach Auschwitz-Birkenau, wo seine Großeltern väterlicherseits ermordet wurden: Die staatenlosen polnischen Juden waren nach dem Ersten Weltkrieg nach Frankreich emigriert und 1942 verhaftet und deportiert worden.
Gleichsam als Kontrapunkt dazu reiste er in den 2010er-Jahren wieder nach Polen und in die Ukraine, wo er die fröhlichen chassidischen Wallfahrten und andere "aus der Zeit gefallenen" Rituale dokumentierte.
Schließlich unternahm er eine "Reise in umgekehrte Richtung" nach Algerien und Ostmarokko, wo seine Mutter herstammt, zu den Spuren des nordafrikanischen Judentums, das seit Menschengedenken im Maghreb beheimatet war und heute nurmehr eine "verschwundene Welt" ist, genauso wie das Jiddischland seiner Familie väterlicherseits. Sein Weg kreuzte dann das Schicksal von Migranten, die das Mittelmeer überqueren, und es entstand darüber der Film Mare Mater.
Die Ausstellung, die Direktor Paul Salmona vom mahJ (Jüdisches Museum, Paris) gemeinsam mit Patrick Zachmann konzipiert hat, zeigt rund 200 Fotografien, darunter zahlreiche unveröffentlichte Bilder, vom Ende der 1970er-Jahre bis 2015, die der Fotograf mit Kommentaren versehen hat, sowie den Film La Mémoire de mon père. Sie offenbart uns einen humanistischen Blick, den die jüdische Erfahrung nährt und die universellen Fragen von Exil, Verschwinden und Vergessen bestimmen.
18. August 1955 : Patrick Zachmann wird in Choisy-le-Roi im Großraum Paris geboren
1960er-Jahre : Erste fotografische Erfahrungen im Schullabor des Collège Decroly in Saint-Mandé bei Paris
1976 : Besuch eines Workshops mit Guy Le Querrec beim internationalen Fotografiefestival "Les Rencontres de la Photographie" in Arles
1977 : Tritt der Agentur Rush bei und macht seine erste Reportage in Israel
1979 : Reist im Flugzeug mit, das Ayatollah Khomeini von Paris nach Teheran bringt
Juni 1981 : Umfassende Reportage anlässlich der ersten Zusammenkunft von Holocaust-Überlebenden aus aller Welt in Jerusalem
1982 : Erste Chinareise; Reportage über die Polizei und die Mafia in Neapel
1984 : Reportage über die nördlichen Stadtviertel von Marseille
1985 : Aufnahme in die Agentur Magnum Photos
1987 : Sein erster Fotoband Enquête d’identité. Un juif à la recherche de sa mémoire erscheint bei Contrejour in Paris
1989 : Auszeichnung mit dem Prix Niépce; dokumentiert die Friedensdemonstrationen auf dem Tian’anmen-Platz in Peking
1990 : Umfassende Reportage anlässlich der Freilassung von Nelson Mandela in Südafrika
1992–1994 : Fotoausstellung Maliens, ici et là-bas mit Begleitpublikation
1997 : Dreht den Kurzfilm La Mémoire de mon père
1998 : Reportage in Chile nach der Verhaftung von Augusto Pinochet in London
2000 : Reise nach Ruanda
2000–2002 : Dreht den Film Allers-retour. Journal d’un photographe in Chile, Bosnien, Ruanda, Auschwitz und Frankreich
2004 : Reportage in Ungarn auf den Spuren des Verlegers und Autors Adam Biro
2009 : Fotoausstellung Ma proche banlieue im Musée national de l’histoire de l’immigration in Paris mit Begleitpublikation
2011–2013 : Dreht den Film Mare Mater in Marseille, auf Lampedusa, in Tunesien, Algerien und Marokko
2014/15 : Reportage in Polen und Ungarn
2019/20 : Fotografiert den Brand von Notre-Dame in Paris und dokumentiert die Restaurierungsarbeiten