" C'est à travers l'ordinaire, le banal et l'usuel que j'ai trouvé le matériau privilégié d'une pratique photographique de natures mortes élargies qui s'obstine à contester, si ce n'est l'existence de son objet, tout du moins la légitimité et à la visibilité de sa représentation. " Philippe Pétremant s'intéresse en effet aux objets du quotidien, dont la banalité ne peut toutefois annihiler le caractère décoratif. Les images déjà faites, motifs ornementaux, supports publicitaires et autres imageries quotidiennes, offrent la matière première à des photographies qui interrogent notre perception et les différentes propriétés du décoratif. A travers une démarche exploratrice (il s'agit d'assembler des objets et, à travers la prise de vue, de voir ce qu'il en advient) et avec une grande économie de moyen, le photographe démontre la fragilité du regard. Il remet en cause l'identité de l'objet en représentation en jouant sur le chevauchement des motifs et sur le trompe l'oeil. Exercice de style autour de la nature morte, les photographies de Philippe Pétremant font souvent référence à la peinture, des clins d'oeil malicieux à Watteau, Fragonard ou Ingres à l'hommage appuyé à Bernard Frize dont la volonté de neutralité esthétique en peinture répond à celle du photographe. Né à Lyon en 1976, Philippe Pétremant est diplômé de l'école des beaux-arts de Saint-Etienne. Ses oeuvres ont notamment été exposées à la Galerie Le Réverbère à Lyon, à l'Artothèque d'Angers, au Salon Paris-Photo (2002 et 2004), à la Maison Descartes-Institut français des Pays-Bas à Amsterdam. Ses photographies sont présentes dans les collections du Fonds National d'Art Contemporain à Paris et dans celles de l'Artothèque d'Angers.