Inaugurée dans le cadre de la Semaine de la Francophonie, cette exposition présente le travail de la photographe Caroline Pottier sur le Sénégal. Réalisées lors de deux séjours distants de plusieurs d'années, ses photographies nous font pénétrer dans la vie quotidienne des Sénégalais. Cette exposition rassemble dix-neuf photographies retraçant les séjours au Sénégal de Caroline Pottier. Parmi les très nombreux clichés pris au cours de ses voyages, elle a choisi de centrer son regard de photographe sur la femme, pilier de la sphère familiale. Caroline Pottier est une photographe de l'association "Le bar Floréal. photographie", basée dans le XXe arrondissement à Paris. Fondée en 1985, cette association regroupe douze photographes, issus de tendances esthétiques très différentes, mais ayant en commun la volonté de « montrer l'humain dans sa singularité et sa diversité, de questionner les problématiques du monde dans lequel nous vivons, d'offrir des espaces d'échanges aux publics les plus divers. » En vingt ans d'activité, "Le bar Floréal" a réalisé plus de quarante projets collectifs ou individuels. Pour ces créateurs, la photographie a un potentiel d'expression qui dépasse le cadre de l'image elle-même et leur permet d'explorer de multiples champs d'écriture, en s'associant régulièrement avec des auteurs, conteurs, journalistes, sociologues, architectes, habitants des quartiers... Leurs projets sont avant tout nourris par les rencontres humaines et les dialogues entre leurs pratiques photographiques personnelles. Avant de devenir en 2003 un membre actif du "bar Floréal", Caroline Pottier travaillait comme photographe et responsable du service photo du journal de la ville d'Argenteuil dans le Val-d'Oise (95). En 1999, son travail la met en contact avec des membres de l'association Solidarité internationale qui lui proposent de partir en mission avec eux au Sénégal pour réaliser un reportage photographique sur les thèmes du sport, de la santé, de la culture et de l'éducation. Ce premier voyage, qui sera bientôt suivi d'un second (2000) puis d'un troisième séjour (janvier 2006), lui font découvrir la richesse culturelle d'un pays et d'un peuple, mais aussi son extrême pauvreté. Depuis, Caroline Pottier a la volonté de révéler au public les pays les plus pauvres et les moins médiatisés, avec un regard d'auteur qui dépasse le cadre du photojournalisme. En 2003, elle conçoit avec d'autres photographes du bar Floréal une exposition sur Haïti (« Je la veux belle cette terre »), à l'occasion de la célébration du bicentenaire de la création de la déclaration d'indépendance de l'île, qui bouscule les clichés véhiculés par une actualité violente en révélant la beauté et la fierté du peuple haïtien. Pour Caroline Pottier, la photographie est donc un moyen de participer au monde, non de manière contemplative, mais dans une mise en danger permanente. Son engagement au sein du bar Floréal relève de l'aventure humaine et photographique. Comme elle le dit elle-même, « participer, partager, monter des projets avec du sens, donner, s'engueuler, se remettre en question par rapport à soi et au groupe » est ce qui lui permet d'avancer dans ses projets et de désacraliser la photographie pour en faire un outil social.