Maarit Hohteri, Loan Nguyen, Carla van de Puttelaar, Signe Vad
Maarit Hohteri » Loan Nguyen » Signe Vad » Carla van de Puttelaar »
Exhibition: 22 Mar – 28 Apr 2007
Galerie Esther Woerdehoff
36 rue Falguière
75015 Paris
+33(0)9-51 51 24 50
galerie@ewgalerie.com
www.ewgalerie.com
Wed-Sat 12-19
Lorsque l'on a pris conscience de la distance infinie qu'il y aura toujours entre deux êtres humains, quels qu'ils soient, une merveilleuse "vie côte à côte" devient possible: Il faudra que les deux partenaires deviennent capables d'aimer cette distance qui les sépare et grâce à laquelle chacun des deux aperçoit l'autre entier, découpé dans le ciel. Rainer Maria Rilke La distance dont traite Rilke, est la même qui nous permet de mesurer notre monde et celui de l!autre. Les artistes présentées par la galerie Esther Woerdehoff dans l!exposition collective « Maarit Hohteri, Loan Nguyen, Carla van de Puttelaar, Signe Vad » travaillent dans ce territoire sans limite précis et traduisent en lumière, en espace et en formes la connaissance de soi et de l!autre. Cette exposition collective regroupe quatre femmes photographes de quatre pays différents. Les oeuvres très personnelles de chacune de ces artistes se caractérisent par une maîtrise étrangement picturale de la lumière. Ce sont des images calmes, représentant des individus dans leur contexte le plus intime. Elles entretiennent un rapport sensuel avec leur corps (Carla van de Puttelaar, Signe Vad), avec leur appartement (Maarit Hohteri) ou avec le paysage qui les porte (Loan Nguyen). Les images faisant partie de la série « Mobile », commencée par l!artiste suisse Loan Nguyen (1977) en 2000, sont à la fois des paysages et des portraits. La figure qui agit dans le cadre, souvent l!artiste elle-même, est prise dans un moment de parfait équilibre et de fusionnement avec le paysage qui l!entoure. La présence humaine est discrète et la correspondance avec l!environnement est établie par des gestes minimes : observer la surface d!un lac, projeter une ombre sur un mur ou marcher sur les bords d!un bassin. A cette attitude de contemplation fait écho le travail de l!artiste finlandaise Maarit Hohteri (1976), qui utilise la photographie pour fixer les lieux, les gens et surtout les moments dans lesquels elle évolue. Ce faisant, elle trace le contour de son petit monde, en dresse une cartographie invisible et mouvante, sensible et forcément fragile. Carla van de Putelaar se nourrit de la lumière de la peinture flamande. Dans ses nus, la distance entre le spectateur et le sujet est définie par son apparence presque statuaire, par une douceur détachée et comme absente. Le cadrage, l!utilisation de la lumière et de la couleur font en sorte que la surface vivante de la peau ressemble à une statue de marbre. L!artiste hollandaise ajoute dans l!image ce qui, ne répondant pas à l!idéalisation du féminin académique, est souvent caché ou effacé : les marques laissées par les sous-vêtements ou les traces d!une contusion. Signa Vad tourne elle aussi autour du corps humain, mais le recours à quelques accessoires ou à des espaces volontairement improbables traduit son interrogation des rapports discrets, parfois contraints ou violents, parfois tendres, qui lient un corps au monde et laisse sur l!un comme sur l!autre des traces ou des ombres pleines d!histoires.