Inside ou le voyage au centre d' A.N.A.T.O.L.E par Yann Queffélec « Rappelez-vous... La première fois c'était chez Katya Legendre, dans un studio blanc. J'allais être anatolisé : pris en photo avec Anatole. Cérémonial bénin, voire inexistant. On attrape un baigneur des années 50, aussi peu sexué qu'un poisson d'avril ou qu'un diabolo menthe, et... On en fait quoi du marmot, s'il vous plaît ? » Ces quelques mots de Yann Queffélec résument parfaitement sa rencontre, inattendue et heureuse avec Katya Legendre et A.N.A.T.O.L.E, ce petit baigneur bien connu des lecteurs du quotidien Metro, qui a publié chaque jour pendant plus d'un an une photo d'A.N.A.T.O.L.E dans les bras d'une personnalité chaque jour différente. Et, dans la vie, il est des rencontres qui sont comme des feux d'artifices, des horizons nouveaux, des infinis possibles... Un écrivain + une artiste = un livre. Voici aujourd'hui le regard d' A.N.A.T.O.L.E, les mots d'un auteur : « ... Ne tirez pas sur Anatole, pianiste ou nabab. N'attentez pas à l'intégrité du bonhomme, simple contrefaçon anthropoïde made in China. Il n'est qu'absence, clos sur un mélange homogène de vide et d'obscurité. S'il y a pépite ou toison d'or allez chercher ailleurs. Où ça ? Inside. Inside c'est rassurant. Ce n'est pas au-delà, c'est même le contraire. C'est l'antidote. Inside ou l'intra muros du babil fantasmatique dont tout un chacun peaufine l'expression pour être au meilleur, au plus naturel de son moi-je. De son toi-tu. Anatole donc je suis. Anatole, donc je ne suis pas seul au monde. Anatole donc je vis, je ris, je crie, souffre, aime, lève mon verre et trinque avec tous, enfin tous ceux qui regardent Anatole du même oeil. Les yeux d'Anatole. On naît, on s'en va, on revient, embringués dans une destinée où le mot liberté n'a même pas celle de n'exister pas, on s'arrange au jour le jour. Et surréalistes tout temps, tout terrain, entrés dans la folie comme en religion, nous laissons notre voix s'imprimer sur la page ou s'enrouler sur la peau d'Anatole, s'y faire légende, fou rire ou prière, c'est selon. Anatole c'est évidemment l'homme en son espace-temps. Le fuyard. Le retrouvé. Anatole, comme dit l'autre, c'est moi. Et l'autre c'est moi aussi. »