Aline Bouvy & John Gillis »
Bouvy / Gillis
Exhibition: 6 Jun – 12 Jul 2003
Galerie Damasquine
Rue de l’Aurore 62
1000 Brussels
Galerie Damasquine >> aliceday
62, rue de l’Aurore
1000 Brussels
+32 (0)2-6463153
SENTIR TA TÊTE EXPLOSER (sentir ta boîte crânienne sur le point d'éclater en morceaux) sentir ta moelle épinière te remonter au cerveau à force d'être comprimée sentir ton cerveau comme un fruit sec se sentir sans cesse et inconsciemment et comme électriquement TELEGUIDEE sentir qu'on te VOLE tes associations d'idées sentir ton âme pisser de ton corps, comme si tu n'arrivais plus à fixer l'eau Pour parler de façon simplement audible, il te faut faire un effort, IL TE FAUT PRESQUE HURLER, comme pour parler très fort. Te sentir devenir muette Impossible de te rappeler le sens des mots, sinon très vaguement les sifflantes -s, ss, tz, sch-, supplice intolérable REALITE DE CELLULOÏD Maux de tête Flashes Ne plus maîtriser la construction des phrases, la grammaire, la syntaxe. Si tu écris - au bout de deux lignes, impossible de te rappeler le début de la première Sentir que tu te consumes au-dedans Sentir que dire ce qu'il en est, ce serait exactement comme jeter de l'eau bouillante à la gueule des autres et les EBOUILLANTER, les DEFIGURER à vie UNE AGRESSIVITE FOLLE, sans exutoire. C'est le pire. ETRE PERSUADEE QUE TU N'AS PAS LA MOINDRE CHANCE DE T'EN TIRER : et impossible de faire entendre ça. Sentir le temps et l'espace irrémédiablement imbriqués l'un dans l'autre et te sentir vasciller, piégée dans un labyrinthe de glaces déformantes Et après : la terrible euphorie d'entendre quelque chose - qui différencie le jour de la nuit acoustique Sentir que maintenant le temps repart, le cerveau se dilate, la moelle épinière se remet en place pour des semaines Et te sentir comme dépiautée Bourdonnements d'oreilles, et AU REVEIL TE SENTIR ROUEE DE COUPS Et bouger au ralenti Te sentir comme enfermée dans une cuve de PLOMB, et sous vide. Et après : choc, comme si une PLAQUE DE FER te tombait sur la TÊTE. Comparaisons, concepts qui te viennent à l'esprit : Aux prises avec un FAUVE PSYCHIQUE. Tambourinage impitoyable, comme dans une fusée en pleine accélération, où les types sont écrasés sous la vitesse. La colonie pénitentiaire de Kafka - le type sur une planche à clous - et LE GRAND HUIT sans arrêt. Quant à la radio : ça permet un minimum de détente, comme un coup de freins, ON CHUTE DE 240 A 190