Vernissage : samedi 20 septembre, 11h

Les photos de Nathalie Mohadjer ont été prises dans des camps de réfugiés plus de 10 ans après la guerre des Balkans. Le titre de la série vient de la traduction en turc du mot Balkan qui, littéralement, comprend les mots « sang » et « miel ». On y voit des familles de fermiers qui ne survivent que grâce aux dons alimentaires. La pauvreté, les drogues, le déplacement culturel et ethnique provoquent instabilité et discorde.

« La guerre dans l'ex Yougoslavie s'est terminée en décembre 1995 et il y restait encore  une centaine de camps de réfugiés proches de la ville de Tuzia. C'est dans celui nommé Grab Potok que Nathalie Mohadjer a pris les photographies réalisées dans sa série « Blut + Honig » (sang + miel) pendant le mois de décembre 2004. Cinquante personnes s'entassaient dans chacune des deux maisons en bois du camp. Le gouvernement a ensuite fermé Grab Potak  à l'été 2005 et ses habitants se sont dispersés dans d'autres camps de Bosnie.
Nathalie Mohadjer a voulu rendre témoignage des restes de cette horreur passée car c'est à notre sens une des significations majeures de la photographie que de baliser la mémoire sous forme de documents vivants de ces identités en formation, qu'ils soient heureux ou malheureux. Cette identité est toujours recherchée et en mutation constante, dans ses égarements elle entraîne un positionnement de rejet de l'autre qui devient « l'ennemi intime » et provoque le génocide dans sa dimension collective.

Dans un style cru, non dénué d'une esthétique du dépouillement et de la mise en espace, Nathalie Mohadjer décrit avec sensibilité, et parfois tendresse, ces abandonnés de l'après guerre réalisant un témoignage, remède contre l'oubli qui remplit parfaitement la fonction documentaire de la photographie, sans en exclure la poésie. Utilisant les focales grand-angulaire, elle ne craint pas de s'approcher de son sujet, afin de presque nous le faire toucher de l'oeil, comme elle l'inscrit dans des compositions rigoureuses et soignées souvent circulaires, où un punctum central focalise le regard et ordonne ensuite l'image.

L'ouverture sur l'homme, à laquelle Nathalie Mohadjer nous invite  est à la fois limpide, et sensible et nous rend proche notre « prochain ». Ses personnages, boutés  hors  de l'histoire, sont beaux dans leur simplicité, même noyés derrière une misère digne, celle de l'utile, où l'hospitalité respire avec le rien, et où l'essentiel cruel des jeux d'enfants relance l'espérance dure de la vie. »

Gilles Verneret, Directeur artistique de Lyon Septembre de la Photographie



Nathalie Mohadjer
Blut + Honig / Sang + Miel

Im Rahmen von Lyon Septembre de la Photographie

Vernissage: Samstag 20. September 2008, 11h

Blut + Honig (ins Türkische übersetzt: Balkan)

"Der Krieg in BiH (Bosnien-Herzegowina) von 1992 bis 1995 brachte hohe Verluste an Menschenleben und materiellen Schäden. Im Jahr 1998 gibt die Regierung der Föderation BiH 242.330 Tote, 36.470 Vermisste und 175.286 Verletzte an. Mehr als 12.000 Leichen sind seit Kriegsende aus ca. 250 Massengräbern in BiH exhumiert worden. Die Gesamtzahl der intern Vertriebenen und Flüchtlinge beträgt 2.200.000.

Nahe der Stadt Tuzla, im Herzen Bosniens, gibt es heute ca. 100 Flüchtlingslager. Durch die Freie Hilfsorganisation (NGO) Snaga }ene war es möglich, die Flüchtlingslager Grab Potog, Jejevac und Karaula für vier Wochen im November 2004 zu besuchen.

Die Flüchtlinge dieser drei Camps leben seit Mitte 1995 dort und kommen ursprünglich aus der Region um Srebrenica. Früher waren sie alle hart arbeitende Bauern, die sich selbst versorgten, heute sind sie auf Lebensmittel als Spenden angewiesen. Die Lager sind von der Gesellschaft Bosniens isoliert, da sie mitten im Wald und zwischen den Gebirgen liegen. Ein hohes Gewaltpotenzial und Drogen beeinflussen das Alltagsgeschehen. Die Frustration der Lebenssituation und der Armut ist sehr hoch, hinzu kommen die Traumata, die immer noch in ihnen schlummern und von Zeit zu Zeit an die Oberfläche treten. Es gibt viele Kinder, die ihren Ursprung nicht kennen, für sie sind die Lager Heimat."
Nathalie Mohadjer

Nathalie Mohadjer wurde 1979 in Kassel geboren. Sie lebt und arbeitet in Paris. Nach einem Studium der Kunstgeschichte und der Philosophie an der Universität Kassel studiert sie visuelle Kommunikation an der Bauhaus-Universität in Weimar bis zum Diplom in 2007. 2005 nimmt sie auch an Fotografie-Kursen bei Gabriele Rothemann an der Universität für Angewandte Kunst in Wien teil.

Sie hat 2008 Fotos der Place Vendôme für Boucheron, 2006 eine Reportage über Alkoholismus in Zusammenarbeit mit Caritas und Diakonie sowie 2005 eine Reportage über die Flüchtlingslager in Bosnien-Herzegowina mit der NGO Snaga Zene gemacht.