Embarqué a 16 ans comme mousse sur un bateau, Philippe Calandre sillonne les mers du globe avant de revenir en France pour raison de santé. Bloqué à terre, il trouve dans la pratique artistique et surtout dans la photographie un moyen de s’évader par la créativité. Il choisit de faire de la photographie son métier, alternant ses recherches personnelles et son travail de photographe de presse. En parallèle de ses séries photographiques, Philippe Calandre réalise également des vidéos teintés d’humour noir, organise de nombreuses expositions et dirige un festival itinérant consacré à l’architecture du littoral. Il prend position pour des formes de photographies alternatives et soutient le mouvement foto povera. En 2000, le Fonds National pour l’Art Contemporain fait l’acquisition de sa série Ghost Stations, portraits de stations services abandonnées au bord des routes dont les images semblent surgir lentement de la surface des photographies. Pour cette série Fiction Factories, Philippe Calandre a pris comme sujet des usines de ciment. Ces prises de vues d’architectures d’une objectivité totale sont ensuite utilisées comme un matériau pour imaginer et créer de toutes pièces des usines fictives, atemporelles, plus proches des jouets-maquettes que des lieux concrets de production. Le photographe place ses usines imaginaires dans des décors irréels, les détachant encore leur fonction première. Devenues des monuments, colorées de teintes acidulés ou d’une sobriété monochrome, les Fiction Factories nous invitent a imaginer une histoire, loin de la poussière et du bruit de leur réalité industrielle.