Kourtney Roy »
ILS PENSENT DEJA QUE JE SUIS FOLLE
LA CARTE BLANCHE PMU 2013
Exhibition: 30 Apr – 11 May 2014
LE BAL
6, Impasse de la Défense
75018 Paris
+33 (0)1-44707550
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www.le-bal.fr
Wed 12-20, Thu-Sun 12-19
KOURTNEY ROY
"ILS PENSENT DÉJÀ QUE JE SUIS FOLLE"
Exhibition: 30 April – 11 May 2014
THE THOUSAND AND ONE LIVES OF KOURTNEY ROY
Within the gaze of Kourtney Roy lurks an icy humour in which the ordinary and the grotesque are mixed equally, so that it is always unclear which of the two leads the dance. This dance is troubling, for it draws us into a universe that, while above all narcissistic, at the same time leans towards anonymity.
Born in 1981 to a lumberjack father and a secretary mother, Kourtney Roy grew up in the grandeur and solitude of the snowy immensities of Canada. In these sublime but ominous landscapes, it is easy for a child to run astray. During her studies in Fine Arts in Vancouver, where she dreamed of becoming a painter, she discovered photography which, “through its fantastic potential, suggested a more troubling reality behind the smooth façade of appearance.” Marked by the morbid genius of Joel-Peter Witkin, her first series represent wild animals found dead in nature or preserved by the hand of man.
Her apprenticeship in fashion photography, following the path of Guy Bourdin and his obsessive and fantastical scenes, opened up a new unlimited field of vision. Through self-portraits and auto-fiction, Kourtney Roy becomes the sole character of an interior theatre and all its enchantments. Her body, artificially placed in a natural décor, lends itself to a surfeit of enigmas, to a thousand and one travestied and falsified lives. To quote Arthur Rimbaud: “I is another,” all the others. Laura Palmer multiplied to infinity.
For this immersion into the universe of the PMU, Kourtney Roy imbibed the words of Charles Bukowski and his obsession with the racetracks. Turning away from the spectacle on which all eyes are fixed, she infiltrates the coulisses. Their banal décor proves a more likely stage for the improbable. Her body embeds itself thus in a world where everything can be something else and where anyone can be someone else. This is a world in which objects – greenery, balustrades, binoculars… – have seized power. They dominate the scene, shifting from menace to invasion, from over brilliance to over muteness.
In her photographs, Kourtney Roy seems to be present in the world but absent from herself. The why of these incongruous postures, of these empty gazes, is elsewhere, off-stage, and captures us with a silent and hidden violence. For this body-object most often seems to be turned off, unplugged, eaten away, swallowed up. Impeccably sculpted, it nevertheless lends itself to camouflage, subtraction, dissolution, scrupulously orchestrating its own disappearance.
When one asks Kourtney Roy if these characters resemble her, she answers: “They have become ‘me’ and I have become ‘them’.”
KOURTNEY ROY
"ILS PENSENT DÉJÀ QUE JE SUIS FOLLE"
Exposition: Du 30 avril au 11 mai 2014
Il y a dans le regard de Kourtney Roy un humour glacé où l’ordinaire et le grotesque se mêlent à parts égales sans qu’on puisse discerner qui des deux mène la danse. Une danse troublante tant elle nous emporte dans un univers a priori narcissique qui tend pourtant vers l’anonyme.
"Avec la Carte blanche, le PMU et LE BAL donnent à de jeunes artistes la possibilité d’apporter un regard nouveau et libre sur un univers qui leur était a priori étranger. Après Malik Nejmi, Mohamed Bourouissa et Olivier Cablat, ce pari est une nouvelle fois gagné avec Kourtney Roy." Benoît Cornu, directeur de la communication du PMU.
"Née en 1981 -d’un père bûcheron et d’une mère secrétaire, Kourtney Roy a grandi dans la démesure et la solitude des immensités enneigées du Canada. Des paysages sublimes mais menaçants où, enfant, il est facile de se perdre. Après des études aux Beaux-Arts de Vancouver où elle se rêve peintre, elle découvre la photographie qui «par son potentiel fantastique, suggérait une réalité plus trouble, derrière la façade lisse des apparences.» Touchée par le génie morbide de Joël-Peter Witkin, ses premières séries représentent des animaux sauvages trouvés morts dans la nature ou empaillés par l’homme.
Son apprentissage de la photographie de mode, sur les traces d’un Guy Bourdin et de ses mises en scène obsessionnelles et fantasmagoriques, lui ouvre un champ illimité. Autoportrait, autofiction, Kourtney Roy devient le personnage unique d’un théâtre intérieur et de ses sortilèges. Son corps, artificiellement placé dans un décor naturel, se prêtera à toutes les énigmes, à mille et une vies travesties, falsifiées. « Je est un autre », tous les autres. Laura Palmer déclinée à l’infini.
Pour cette immersion dans l’univers du PMU, Kourtney Roy s’est imprégnée des mots de Charles Bukowski et de son obsession des champs de courses. Se détournant du spectacle où se concentre toute l’attention, elle infiltre plutôt les coulisses. Leur décor sans qualité est plus propice à l’improbable. Son corps s’incruste ainsi dans un univers où chaque chose peut être autre chose et n’importe qui quelqu’un d’autre. Où les objets, plantes vertes, accoudoirs, jumelles.... ont pris le pouvoir. Ils dominent la scène, tour à tour menaçants, envahissants, trop brillants ou trop muets.
Dans ses photographies, Kourtney Roy semble présente au monde mais absente à elle-même. Le pourquoi de ces postures incongrues, de ces regards vides est ailleurs, hors champs, nous laissant aux prises avec une violence silencieuse et cachée. Car ce corps-objet semble le plus souvent éteint, débranché, englouti, avalé. Impeccablement sculpté, il tend pourtant vers le camouflage, la soustraction, le retranchement, orchestrant scrupuleusement sa propre disparition.
Quand on demande à Kourtney Roy si ces personnages lui ressemblent, elle répond : « ils sont devenus « moi » et moi je suis devenue « eux ».»"
Née en 1981 en Ontario (Canada) où elle a grandi, Kourtney Roy effectue des études de Beaux-Arts à Vancouver. A la frontière de l’art et de la mode, son travail montre les influences croisées entre ces deux mondes. Elle explore, dans son travail, les aspects sublimes et étranges de la vie du quotidien, dans des mises en scènes teintées de mystère.
Kourtney Roy a été lauréate de plusieurs prix : Prix Picto en 2007, Screenings award à Berlin en 2008, Emiliy Award à Vancouver en 2012.
Son travail est exposé pour la première fois en 2008, notamment à Arles, puis à Cabourg en 2010 et Shangai en 2011. En 2012, Kourtney Roy participe au festival Circulation(s) et est exposée à la galerie Hug ainsi qu’au festival de Vevey en Suisse. Elle a réalisé également une série inédite sur Deauville dans le cadre du festival Planches Contact, et a participé au Head On Photo Festival à Sydney en 2013.